Soren & Lorraine

tenue.

« Soren ? SOREEEEN ! » Je sursaute, réveillé brusquement par la voix de ma soeur. Fronçant le nez, je tente de me lever, mais tombe par terre comme une vulgaire chaussette. « Aïe ... ». Je ris faiblement avant de me mettre debout, grimaçant de douleur à cause de ma chute. Très vite, je croise le regard choqué de ma soeur et tourne la tête pour regarder la chose qu'elle fixe. Je fronce le nez en voyant d'où je viens de tomber. Depuis quand je dors sur ma table, moi ? Je me tourne vers ma jumelle, un sourire innocent accroché aux lèvres. Je suis sûr qu'elle sait que j'ai piqué dans les réserves d'alcool de nos parents. Mais sait-elle aussi que j'ai bu comme un trou jusqu'à vomir par-dessus la fenêtre ? Je n'en sais rien. Bon, au moins, je ne suis pas mort et je n'ai fait aucune connerie, c'est déjà ça. Je me gratte l'arrière de la tête et titube légèrement à cause de mon mal de tête. Saloperie de gueule de bois. « Que diraient nos parents s'ils te voyaient comme ça, hein ? » « Justement, ils n'sont pas là, tu vois. » Je lui lance un regard froid avant d'attraper une boîte d'aspirine dans l'un de mes placards. « Et tu crois que te comporter comme tu le fais va les faire revenir ? » Je hausse des épaules et ouvre la porte de ma chambre. « Non, mais ça me fait oublier à quel point je suis dépendant des autres et à quel point je suis stupide. » Et je claque la porte. Dur réveil ? C'est bien la première fois que je lui parle ainsi. J'espère qu'elle s'en remettra.

Je file dans la cuisine pour me servir un verre d'eau et avalé mon cachet avec le liquide sans goût. Je frissonne à cause de la fraîcheur de la boisson et fronce mon nez. Plus jamais je ne bois autant, je le jure. Fonçant vers la salle de bain, je m'arrête brusquement en voyant que le soleil se couche. « Chanel ! Il est quelle heure ? » Cette dernière me répond très vite qu'il est presque dix-huit heures. Horrifié, je grimace avant de partir prendre une douche. Lorsque je suis propre, j'enroule une serviette autour de ma taille et marche dans le couloir, l'air de rien. « Tu vas attraper froid. » « T'pas ma mère. » Je soupire d'exaspération avant de partir m'enfermer dans ma chambre pour me changer. Lorsque je termine d'enfiler mon manteau, je pars en direction de la cuisine pour rejoindre Chanel. Elle regarde de haut en bas avant de froncer ses sourcils. « Il va faire nuit, je t'ai pas donné le droit de sortir. » « Prends pas tes rêves pour des réalités, je ne vais pas aller me faire tuer. J'ai juste besoin de sortir un peu. Je reviens dans deux heures maximum, joteeem ! » Je m'approche d'elle avec une moue innocente avant de déposer mes lèvres sur le bout de son nez. Je lui embrasse ensuite le front avant de sortir de la maison en sautillant comme un enfant. Effectivement, je ne peux pas rester sérieux très longtemps. Je prends également bien soin d'attraper l'une des lampes posées par terre, à l'entrée.

Je sais très bien qu'elle va s'inquiéter, mais qu'importe. S'il y a le moindre danger, je n'aurai qu'à me transformer. Évidemment ... si j'y arrive. Enfin ! Il vaut mieux partir sur des pensées positives ! J'ai besoin de sortir et lorsque l'air frais se fraye un chemin jusqu'à mes poumons, je soupire d'aise. J'ai toujours aimé cette sensation. C'est ... électrisant. Ça me rappelle que je suis vivant. Je marche donc tranquillement, les mains dans les poches de mon blouson sans moche. Les minutes défilent à une vitesse fulgurantes tandis que, perdu dans mes pensées, je me dirige jusqu'au parc de la ville. Il fait déjà nuit lorsque je l'atteins et rien ne semble me déranger ... pour le moment. Je m'installe sur un banc et lève la tête vers le ciel pour fixer les quelques étoiles pouvant être aperçu par mes yeux bleus. Dix minutes passent. Vingt. Et ainsi de suite jusqu'à-ce que des voix m'interpellent. Je me lève en vitesse et me rapprochent du bruit avant de froncer mes sourcils. Les lumières les éclairants ne sont que des lampes torches comme il n'y a plus d'électricité. Heureusement que je n'ai pas allumé la mienne jusqu'à maintenant, sinon, j'aurais été a découvert. C'est fou ce que les gens deviennent fous, en temps de crise. Est-ce que bientôt ... ils se mangeront entre eux ? Oh non ! Je ne veux pas être bouffé ! De toute façon, je suis trop maigre pour qu'ils osent me bouffer. Heureusement pour moi. Je me crispe brusquement en entendant la voix de Lorraine. Celle-ci a l'air d'être dans le pétrin. D'autres voix se lèvent et je comprends qu'il s'agit du clan des singes stupides voulant le pouvoir. Je fronce le nez en entendant l'un d'eux dire que si elle continue à leur dire non, ils vont devoir utiliser la force. Je pars dans le sens opposé, allant chopper des grosses pierres, puis grimpe à un arbre. L'avantage des sports de combats, c'est qu'on t'apprend à être agile. Lorsqu'une lumière me permet de voir la main d'un des garçons se rapprocher dangereusement du visage de Lorraine, je n'hésite pas. Même si cette fille m'énerve. Même si elle me prend pour son esclave en me faisant du chantage depuis qu'elle a découvert la seule chose que mes parents ne sont pas censés savoir. Elle a besoin d'aide et Dieu sait à quel point je suis … naïf et trop courageux pour mon propre bien. Reste à espérer qu'ils déguerpissent en vitesse. Sinon … je devrais compter sur mes cours de self défense et là … je crois être un peu rouiller. Ainsi, je jette une pierre sur la main du garçon que je ne peux pas reconnaître de dos et il laisse une légère plainte s'échapper d'entre ses lèvres. Tiens ! Ils ressentent la douleur ? Je descends en vitesse de l'arbre, me rattrapant à une branche lorsque je manque de tomber. Personne ne m'a vu, c'est OK.  « Pourquoi faire des menaces de ce genre ? Elle vous a dit non, qu'est-ce que vous ne comprenez pas là-dedans ? » Je plisse des yeux et fronce le nez. Ils sont cinq en tout. Moi ? Je crois bien que je suis seul. Je lance un regard à Lorraine et la regarde de haut en bas. Elle n'a pas l'air blessé, c'est déjà ça.