Lou-Amaryllis Renshaw & Ewelina Gallagher • « Et tes souhaits seront des ordres. »
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“ Ewelina Gallagher ”
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Sujet: Lou-Amaryllis Renshaw & Ewelina Gallagher • « Et tes souhaits seront des ordres. » Dim 25 Aoû - 23:08
et tes souhaits seront des ordres
Elle peut le sentir à cette brise fraîche et entraînante, à cette caresse rapide et irrégulière : il va pleuvoir et ce vent agité le lui fait clairement comprendre. Pourtant, elle ferme les yeux et sourit. Non pas pour cette météo désastreuse et prévisible, mais pour cette sensation d'en avoir conscience. Cette sensation du contacte extérieur, cette sensation effleurée de la liberté.
Elle n'avait jamais été du genre à sortir. Elle aurait pu rester une semaine entière cloîtrée chez elle de son propre chef, mais elle ne l'avait jamais fait de force. Jamais dans une situation comme celle-ci. Lorsqu'on reste enfermé à cause de la peur qui nous ronge les entrailles, ce n'est pas la même chose. Ça devient une obligation, un acte désespéré qui nous épuise et nous comprime. Ça se transforme en calvaire qui, petit à petit, nous fait passer de la tétanie à la paranoïa. Une heure se multiplie par trois et le temps ralentit encore un peu plus, chaque jour. Les murs paraissent froids et la sécurité, exilée bien trop loin, depuis bien trop de temps déjà. Cela aurait pu être la raison l'ayant poussée à sortir ; cette simple envie d'air frai, ce simple besoin d'avoir l'impression de contrôler ses propres faits et gestes. Après-tout, c'est ce qui en pousse tant d'autres à sortir, l'envie de se dégourdir les jambes.
Mais ce n'est pas son cas. Pour une fois, pour la première fois depuis l'apparition du dôme, elle sort dans le but de rencontrer quelqu'un. Dans le but d'établir un semblant de réseau social. Et pour une fois, ça ne l'effraie pas. Son frère dans les bras, elle ne prend pas autant peur que d'ordinaire et se met à marcher, sans même baisser les yeux. Le danger n'est pas moins proche que d'habitude, pourtant, mais ce serait tout comme.
Elle n'avait jamais eu d'amis, ni même une simple personne de sa tranche d'âge avec qui parler et échanger. Elle n'avait pas confiance en eux, ces jeunes ados, ces jeunes idiots cruels et ingrats. Pourtant, quelqu'un avait su transgresser cette règle. Une personne dont elle ne savait absolument rien, à part qu'elle était une fille. Une fille dont elle devait imaginer les traits, les expressions et les habitudes. Une fille qui savait tout d'elle, sans rien vraiment savoir. Et elle savait tout de cette fille, sans rien vraiment savoir non-plus.
Elles s'étaient simplement rencontrées sur internet, comme n'importe qui l'aurait fait à l'ère d'aujourd'hui. Elles s'étaient mises à parler et Ewelina, à faire tomber ses barrières. Elle avait tout dit, sans honte ni pudeur. Elle s'était plainte de son quotidien, des gens l'entourant et de sa solitude imparable. En retour, elle avait prêté écoute à cette fille qui lui contait sa propre vie.
C'était si simple. Elles pouvaient parler de ce qu'elles voulaient, omettre les points qu'elles voulaient et demander conseil sans avoir peur du ridicule. C'était tout ce que la polonaise avait toujours rêvé de faire, pouvoir tenir des discussions sans être jugée du regard. Pouvoir communiquer avec quelqu'un n'ayant pas plus de la trentaine. Pouvoir être soi-même, sans avoir à parler de son handicape. Elle n'en avait jamais parlé de son mutisme, d'ailleurs. Et la seule appréhension qui l'envahissait tout entière, à cet instant, était qu'elle s’apprêtait à le faire.
Elle n'aurait pas cru avoir à le faire un jour. Elle ne pensait jamais la rencontrer également, mais les événements récents ont tout chamboulé. Et aujourd'hui, si elle peut trouver une unique personne en qui elle ne soupçonnerait pas la malveillance, alors elle prend. Adjugé, vendu. Elle veut rencontrer cette fille. Pour la première fois, elle reconnaît en avoir besoin et accélère un peu plus le pas, un morceau de papier - où l'adresse du rendez-vous a été gribouillée - plié entre ses doigts.
Les rues défilent et l'appréhension monte. Elle ne connaît rien de cette fille et elle connaît tout à la fois. Elle croit, elle ne croit plus, elle ne sait pas vraiment. Peut-être qu'elle a toujours été menée en bateau, peut-être qu'elle divague. Il lui faut arrêter de penser. Si seulement elle le pouvait, penser étant la seule chose qu'elle soit réellement capable de faire.
Elle a toujours pensé, beaucoup pensé. Elle a toujours été réfléchie, ne pouvant mettre son cerveau sur « pause ». Mais cette fois, elle arrête. Cette fois, elle marche et décide de tout oublier, de ne plus douter. Peu à peu, elle voit au loin les arbres lui intimant de continuer sur cette voie. Elle est presque au parc et va enfin savoir à quoi elle ressemble.
Elle l'imagine brune, sûrement très grande. Peut-être dix-sept ou dix-huit ans. La blonde a de la peine à se décider quant à un pronostique fixe, elle a toujours eu du mal à le faire en réalité. Plus les jours passaient et plus elle imaginait cette fille de toutes les manières différentes. Ça l'avait toujours perturbé, mais elle avait mis dans un coin de sa tête ses innombrables questions sans réponses. Mais maintenant, à l'entrée de ce parc, c'est comme si toutes ces intrigues s'apprêtaient à être dévoilées.
Elle longe les chemins de terre. Il n'y a personne. Elle aurait mis sa main à couper que ce lieu serait bondé, pourtant. Mais il n'y a personne et son cœur ne fait que palpiter un peu plus. Ses pas se font plus tremblants, ses enjambées moins longues. Elle a comme envie de s'en aller tout à coup, et la pression de sa main sur la lanière de son sac lui fait reposer son petit frère au sol, instantanément. Heureux, lui se met à marcher, tant bien que mal. Elle, terrorisée, essaie de calmer ses mains en les claquant entre elles. Il faut qu'elle se relax avant que son pouvoir ne soit intenable et qu'elle ne puisse même plus écrire un mot sur une feuille, tant le stylo s'en retrouverait brisé. Alors, calmement, elle évacue la pression, petit à petit.
Et puis elle la voit, là-bas, à l'attendre. Elle ne correspond en rien à ce qu'elle s'imaginait, elle en est même l'opposée totale, mais ça lui convient. Ewelina est ravie de ce qu'elle voit et la plénitude refait bientôt surface. Ses mains sortent précipitamment un calepin et un stylo de son sac, et son courage à deux mains, elle se dirige vers celle pour qui elle est venue. Son frère la suivant de près, elle fait glisser son stylo entre ses doigts et se met à écrire.
Arrivée devant la jeune fille, elle redresse son bloc-notes où un « salut » est écrit soigneusement, alors qu'un sourire timide sur ses lèvres fait surface.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
“ Lou-Amaryllis Renshaw ”
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Sujet: Re: Lou-Amaryllis Renshaw & Ewelina Gallagher • « Et tes souhaits seront des ordres. » Mer 28 Aoû - 15:35
Rejoins-moi au parc à quinze heures . Je t'y attendrai . Amaryllis
Moment de doute . Un sacré vide à ce moment là . Et encore plus après . J'ai posté cette lettre . Enfin lettre , ce n'est qu'un vulgaire bout de papier après tout . Ce qui donne un peu de valeur à ce petit chiffon c'est seulement mon écriture . Appliquée , lettres calligraphiées , bien cadrée . Comme mon ancienne vie . J'ai réussi à effacer toutes ces habitudes d'antan mais pas mon écriture . Même en appliquant pour faire moche , il y avait toujours une pointe d'élégance avec ces courbes parfaites . J'ai essayé du mieux que j'ai pu et puis , j'ai renoncé . C'est peut être ce qui me relie encore à Blythe . A cette enfant au sourire naïf , aux intentions encore innocentes . Les écritures révèlent souvent les gens après tout . Les filles , des garçons . On reconnait les gens grâce à leur écriture . Heureusement que personne ne me connait suffisamment ici pour reconnaitre Blythe dans la mienne . Enfin personne , non . Il y a des gens qui par leurs connaissances sur moi ne sont pas bons pour mon business . Et particulièrement une . Ewelina . Une certaine personne , une fille c'est sûr . C'est sûrement la personne la plus dangereuse pour moi . Elle en connait long sur moi . Trop long . Le pire , c'est que je ne la connais même pas vrai ! Quelle sotte j'étais à l'époque ! Parler à une illustre inconnue sur Internet et lui raconter presque toute ma vie . Excusez-moi mais c'est un truc d'idiot . J'étais donc une idiote . Une sombre idiote . Et ma connerie me foutait maintenant dans une merde noire . Surtout que je lui avais donné rendez-vous . Il s'était passé quoi dans ma tête quand j'ai écrit ce malheureux bout de papier ? Et qu'est-ce qu'il s'est passé quand je suis allée le poster ? Je m'y étais rendue de mon plein gré . Moment de doute . Je m'étais dit que j'avais besoin de quelqu'un pour parler . De quoi ? Je crois que je ne le sais pas moi-même . Personnellement , j'appelle ces moments d'une naïveté incroyable , des passages à vide . A ce moment là , il y avait eu un trou noir dans mon cerveau . Il m'avait empêché de réfléchir pendant... Trop longtemps . Et visiblement , je n'étais pas encore sortie de cette mauvaise passe . Je me tenais là , plantée dans le parc , une sucette à la bouche . Peu avant quinze heures . En avance un peu plus . Elle n'était même pas encore arrivée . J'ai les nerfs en pelote . Pourquoi la chercher à la voir maintenant ? Parler ? Cela fait plus d'un mois que tu ne parles plus à personne Lou-Amaryllis , il ne faut pas se voiler la face . Parler , ce n'est pas un truc pour toi . C'est comme si... tu voulais voler . Voler c'est exclusivement pour les oiseaux . Alors , laisse la parlotte aux gens sociaux , on sait tous que tu ne l'es pas . Je l'attends tout en léchant ma sucette . Le parc est désert . Tant mieux . Ca sera toujours à mon avantage . J'allais essayer d'utiliser mon coup de mou de façon constructive . En théorie , ça devrait marcher . Mais , les théories et moi nous ne sommes pas très copines . C'est bien connu . De toute façon comme je tiens à le dire , l'action est toujours plus efficace . D'ailleurs je la sentais arriver . Action , Action , viens à moi . Pimente mes journées . Je me retourne au bon moment . Je la vois . Avec son front trop grand , ses yeux trop petits . Elle traîne un gosse . " Tu veux t'en débarrasser ? " Ton sec , un peu cassant . Visiblement , je m'en veux encore de l'avoir ramenée ici . Et puis un petit sourire mesquin nait sur mon visage . Il a quel âge ce gamin ? Deux ans ? Oh , si je me débrouillais bien , en moins d'une dizaine de coup contre un tronc d'arbre , je pourrais le sécher . Caput le mioche ! Je relève la tête vers elle . Ewelina c'est sûr . " Non je rigole ! C'est... c'est le stress . " Je détourne la tête . Menteuse . Tu n'arrives pas à digérer le fait que tu sois trop stupide pour résister à tes pulsions . A tes pulsions suicidaires . A tes moments de solitude . Tout le monde a des moments de solitude . Je n'y arrive pas encore à m'y habituer . A m'habituer que j'aurais beau tout changé dans ma vie , il y aura quand même ces moments où je me sentirai incroyablement seule . Après tout , c'est un peu ce que tu es . Seule . Et perdue aussi . Menteuse . Je suis une menteuse . Je me mens à moi-même . Ce gosse... Mon regard se repose sur lui . Il lui ressemble tellement à Ewelina . Mais si elle me l'avait demandé . De me débarrasser de son frère . Je l'aurais fait . J'aurais sûrement fait semblant d'hésiter . Ou peut être j'aurais vraiment hésité . Après tout , c'est un gosse . Mais on est tous des gosses ici ! Quelle différence ça faisait au juste ? C'était juste une histoire d'éthique . Et depuis quand j'en avais ? Depuis... jamais en fait . Je reporte mon regard vers Ewelina . L'objet de tout ça . Sourire éclatant . Un peu plus grande que moi . Des cheveux moins blonds que moi mais tout aussi beaux . Ca me fait bien mal de me le dire . Frêle . Timide à priori au sourire qu'elle arbore . " Salut " . C'est quoi cette arnaque ? Mademoiselle a perdu sa langue ? Elle est bien belle ta pancarte ma jolie mais je préfèrerai entendre ta jolie voix . " Encore désolée... Il est mignon ton frère ! Toi aussi t'es stressée non ? Tu sais , je vais pas te manger , tu peux parler hein . " Un peu plus petit mais tout aussi accueillant . J'avais l'habitude de ces sourires . De mes sourires qui représentaient tout ce que je n'étais plus . Innocence . Pureté . Gentillesse . Mais les gens y croyaient . Enfin la plupart . Oh , Ewelina aussi sûrement , comment me résister ? Surtout quand on me connaissait avant . C'est tout bonnement impossible .
Lou-Amaryllis Renshaw & Ewelina Gallagher • « Et tes souhaits seront des ordres. »