INTRIGUE ₪ war is coming (Aodhan, Mackenzie, Ewelina)

war is coming

Vous ouvrez les yeux, difficilement, douloureusement. Votre tête vous fait mal, très mal. Incapable de savoir où vous êtes, vous vous demandez ce qui s'est passé. Mais vous n'êtes pas en état de rassembler vos souvenirs, pas encore. Vous avez mal. Vous ne voyez rien, l'obscurité est quasi totale, une petite lucarne laisse faiblement entrer la lumière de la lune. Vous essayez de bouger et c'est là que vous vous rendez compte que vous êtes attaché, les mains dans le dos. Vous tirez mais les liens sont solides et vous êtes accroché à quelque chose. Vous paniquez. Mais que s'est-il passé ? Quelques souvenirs remontent mais tout est confus. Soudain, tandis que vos yeux s'habituent à la pénombre, vous distinguez un mouvement près de vous et vous réussissez à discerner quelqu'un qui a l'air aussi sonné que vous et qui est, tout comme vous, attaché.

Un peu plus tôt dans la nuit, vers deux heures du matin, une opération soigneusement préparée s'est déroulée. Vous étiez sûrement dans votre lit, ou peut-être de garde à votre quartier général, ou dans la rue, ou chez vous mais pas couché. Ce qui est sûr c'est qu'ils sont arrivés silencieusement. Vous n'avez quasiment pas eu le temps de crier, un objet lourd s'est abattu sur votre tête et vous avez perdu connaissance. Ces événements commencent tout doucement à vous revenir en mémoire et tandis que votre tête vous fait toujours mal, vous commencez à avoir peur. Très peur.

explications hors-jeu:

Les yeux d'Aodhan papillonnèrent et le jeune garçon leva lentement la tête, ce simple geste lui arrachant une grimace de douleur. Un mal de tête insupportable le traversa, s'installant en arrière-plan. Comme les cheveux lui tombaient dans les yeux, Aodh tenta de lever une main. C'est à cet instant qu'il comprit qu'il était mal barré, très mal barré même. Premièrement, ses mains ne lui répondaient pas, ses poignets broyés par ce qui devait être des cordes, là, dans son dos. Et deuxièmement, il n'était certainement pas arrivé là par la force du Saint-Esprit : quelqu'un l'avait donc attaché puis... Abandonné ? Son coeur rata un battement et il tira de plus belle, ne parvenant qu'à s'arracher un gémissement de douleur, les liens lui entrant plus profondément dans la chair. Aodhan fouilla fébrilement ses souvenirs, cherchant qu'est-ce qui avait dérapé. Mais ses maux de tête revinrent en force, lui voilant sans doute la mémoire. Ou alors il avait pris un choc. Le garçon faillit laisser s'échapper un sanglot et le ravala au dernier moment. Même prisonnier il ne savait où pour il ne savait quelle raison il n'allait pas abandonner sa fierté. Du moins, pas tout de suite. Maladroitement, il se redressa t c'est alors qu'il s'aperçut qu'il n'était pas seul. Rapidement - ses yeux s'étant habitués à la pénombre de la pièce sans doute souterraine puisque pas de fenêtres - il reconnut Mackenzie, sa demi-soeur ainsi qu'une autre fille qu'il ne connaissait pas. Bougeant ses doigts endoloris, il tenta tant bien que mal d'analyser la situation. Sa soeur - enfin demi-soeur mais ce n'était pas le plus important - était juste en face de lui, emprisonnée de la même façon. L'inconnue, elle, était enroulée dans de lourdes chaînes qui la plaquaient contre ce qui devait être de la pierre.

Un nouvel éclair de douleur traversa la tête d'Aodh qui poussa quelque chose à mi-chemin entre le soupir et le gémissement. Il tira de nouveau sur ses liens dans une tentative désespérée de se libérer. Rien. Les gens qui l'avaient attachés avaient soigneusement lié les cordes. En un sens, Aodhan les admirait presque. Presque, car c'était lui qui était emprisonné. Peut-être qu'en leur jouant la comédie du gentil petit garçon...? Et d'ailleurs, pourquoi ? Pourquoi lui ? Mackenzie ? L'autre fille ? Et pourquoi des chaînes pour elle ?

« Psst ! Vous êtes réveillées ? Les filles ! »

Aodhan tendit la jambe dans l'espoir vain de toucher sa voisine. Trop loin. M'enfin peut-être qu'elle l'avait entendu ?

Le sommeil de Mackenzie était perturbé. Elle avait mal à tous les membres de son corps frêle, et elle n'avait pas le courage de se réveiller, d'ouvrir les yeux, car ça lui paraissait être un effort considérable. Mais ce qui lui faisait le plus mal, c'était sa tête. Kenzie avait l'impression qu'elle allait exploser tant la douleur était pénible. La jeune fille ne se rendait pas encore compte de ce qui se passait autour d'elle. En tout cas, elle aurait bien voulu dormir encore un peu plus longtemps, jusqu'à ce que la douleur disparaisse, jusqu'à ce que son corps ne paraisse plus aussi raide. Mais elle entendit une voix qui semblait à des kilomètres et qu'elle avait du mal à entendre. « Psst ! Vous êtes réveillées ? Les filles ! » Ces quelques paroles raisonnaient dans sa tête, comme s'il y avait de l'écho. Ce qui renforça la migraine de la petite blonde qui lâcha un léger grognement en ouvrant lentement les yeux. Il faisait sombre là où elle se trouvait. Mais elle réussit aisément à se rendre compte qu'elle n'était pas dans la chambre d'amis des Jackson, là où elle séjournait depuis l'apparition du dôme. Elle était.. Elle ne savait pas trop où. Ça ressemblait un peu à une cave, ou quelque chose dans le genre. Elle essaya de se relever, malgré la douleur et la tête qui lui tournait. En vain, elle était attachée. Le coeur de Kenzie se mit à battre la chamade. Elle était dans un lieu inconnu, attachée, ça ne laissait présager rien de bon. Elle se débattit pour essayer de libérer ses poignets, sans grand résultats. Elle décida alors de tenter de se calmer, et de réfléchir. Elle prit une grande inspiration puis examina la pièce dans laquelle elle se trouvait. Ses yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité, et c'est ainsi qu'elle remarquait qu'elle n'était pas seule. « Aodhan ?! » Son demi-frère était assis en face d'elle, apparemment dans le même état de faiblesse. Pourquoi les avoir kidnappé tout les deux ? À quoi ça pouvait servir ? Et puis elle remarqua qu'ils n'était pas seuls. Une jeune fille, qu'elle ne connaissait pas, était ligotée avec des chaînes qui semblaient lourdes et solides. Pourquoi était-elle plus durement attachées que les deux petits O'Leary ? « Hé toi ! Comment tu t'appelles ? » demanda t-elle à la jolie inconnue. C'est vrai que savoir son nom n'allait pas les aider beaucoup, mais s'ils devaient passer du temps ensemble dans cette cave, autant lui demander. Elle faisait des efforts pour parler, parce que sa tête la faisait encore plus souffrir lorsqu'elle ouvrait la bouche. Mais il fallait qu'ils sortent d'ici. « L'un de vous deux sait ce qu'on fait là ? » La dernière chose à laquelle elle se rappelait, c'était d'être avec Lorraine, sa cousine. Et puis plus rien, trou noir. Jusqu'à ce qu'elle se réveille ici.

Des voix se font entendre, la poussant à sortir de sa torpeur, bien que difficilement. Elle redresse sa tête et ses paupières lèvent peu à peu le voile sur un lieu qu'elle ne distingue qu'à peine. Tout est noir. Affreusement noir. Elle n'a jamais aimé ça, être incapable de voir clairement dans une pièce. Pas au point d'avoir besoin d'une veilleuse, mais à part pour dormir, éteindre les lumières ne lui avait jamais semblé être une bonne idée.

Qu'importe. Ses yeux finissent par s'habituer, mais elle ne peut même pas se concentrer quant au lieu dans lequel elle se trouve, une douleur lancinante tapant contre son crâne l'en empêchant. Comme un réflexe, ses bras s'apprêtent alors à se lever, afin de pouvoir masser ses tempes endoloris ; mais ils sont complètement bloqués et bien qu'elle tire dessus, elle est incapable de les bouger. Regardant son corps, elle comprend qu'elle est tenue par ce qu'elle reconnaît être des chaînes.

La vitesse de la lumière doit être semblable à la rapidité avec laquelle la tétanie vient de l'envahir. Comme un automatisme, elle se met à bouger frénétiquement, tapant contre ces morceaux de métal l'entourant toute entière, quitte à s'égratigner elle-même. Et, pour la première fois de sa vie, elle rêve que son pouvoir se déclenche. Peut-être est-ce déjà le cas d'ailleurs, elle n'en sait rien. Tout ce qu'elle réalise est qu'elle n'aurait, quoi qu'il arrive, pas la force de se débarrasser de ces trucs. Pouvoir ou pas, briser du métal lui semble complètement insurmontable. Il ne s'agit pas là de verre ou de bois, elle n'est pas assez puissante et le sait bien. Elle est totalement immobilisée et ne peut rien changer à cela, son entêtement est inutile.

Tous mouvements sont stoppés et bien qu'elle soit désormais statique, elle est terrorisée. Instinctivement, ses yeux déjà embués de larmes dû à la panique se lèvent, espérant pouvoir trouver une autre solution. Et elle les remarque enfin. Deux enfants d'une douzaine d'années se tiennent à ses côtés, elle n'est pas seule. Directement, un soulagement s'empare d'elle, bien qu'elle n'ait aucune raison de l'être. Et très vite, cette constatation permet à la réalité de la rattraper. Et très vite, cette constatation permet à son esprit de faire le point. Ils ne sont que trois, il n'y a qu'elle, et eux. Son frère n'est pas là, elle n'est pas chez elle et est emprisonnée dans un lieu inconnu. Ses mains attachées, elle ne peut pas s'exprimer et rien ne peut l'aider à s'expliquer. Tout est hors de contrôle. Et elle n'a aucune idée du pourquoi des événements.

« Hé toi ! Comment tu t'appelles ? L'un de vous deux sait ce qu'on fait là ? »

Elle voudrait pouvoir lui répondre, mais la seule chose qu'elle est capable de faire est de mimer un « je ne peux pas parler » avec ses lèvres, espérant que malgré la pénombre, ils pourront la comprendre.

INTRIGUE ₪ war is coming (Aodhan, Mackenzie, Ewelina) Chasse10

Mackenzie releva enfin la tête, émergeant du sommeil - ou de l'inconscience vu la situation - et Aodhan afficha un sourire crispé. La jeune fille tenta exactement la même chose que lui, à savoir essayer de se libérer. Aodh changea maladroitement de position, les cordes s'enfonçant chaque fois davantage dans ses poignets, et parvint à s'asseoir en tailleur. Bref, le jeune garçon adressa un sourire à sa demi-soeur avant de reporter son attention sur l'autre fille, enroulée dans des chaînes apparemment solides. Plus il y réfléchissait et plus Aodhan en arrivait à la conclusion suivante : certains gamins avaient développé des pouvoirs avec l'apparition de ce dôme. Peut-être que cette fille en possédait un et qu'il aurait été aisé pour elle de se détacher si elle n'avait eu que les mains liées ? Enfin simples suppositions de sa part. Mackenzie s'adressa à son tour à l'inconnue qui n'avait toujours pas levé la tête. Ceux qui l'avaient attrapé n'y avaient pas été de main morte.

« Dis, Kenzie ? T'as un pouvoir, toi ? Enfin, je veux dire, je ne vois pas c qu'on ferait là sinon. On a rien fait de mal. »

L'appât du gain était sans doute la motivation première de ceux qui les avaient emprisonné là. Ils attendaient sans doute quelque chose d'eux, que ce soit de l'aide ou autre. Ou alors les pouvoirs mais Aodh n'en possédant pas, il restait réservé sur ce sujet. La deuxième fille émergea enfin et, logique, paniqua vaguement en repérant les chaînes. Aodhan plissa les yeux pour la voir plus distinctement dans la semi-pénombre qui régnait dans la pièce. Mackenzie posa la question qui lui brûlait les lèvres : qui es-tu ? Pas de réponse.

« Euh... Bon, moi, c'est Aodh et elle c'est Mackenzie. »

Autant faire les présentations, même si ce n'était que dans un seul sens.

« Donc ? Tu t'appelles ? Soit pas timide, on peut difficilement te manger, là. Ah, t'aurais pas un pouvoir par hasard ? C'est peut-être pour ça qu'ils nous ont enlevé : pour savoir si on sait faire des trucs. »

Aodhan, d'habitude si réservé, parlait étonnement beaucoup. Mais il faut dire qu'il sentait la peur l'étrangler à moitié et puis, il fallait bien essayer de faire retomber la tension, presque palpable. Aodh tira une fois de plus sur les cordes mais ne réussit qu'à se faire mal aux avant-bras. Le type qui avait fait les nœuds s'étaient malheureusement bien appliqué.

Le cerveau de la jeune O'Leary travaillait durement, et était mis à l'épreuve. La jeune fille essayait de trouver une solution pour pouvoir sortir de là, il le fallait absolument avant que quelque chose de vraiment mauvais leur arrive à elle, l'autre fille dont elle ignorait le prénom, et son frère Aodhan. Elle regardait ce dernier, longuement. Il y a quelques mois elle aurait aimé l'attacher elle même, et le laisser pourrir dans une cave pour que son frère aîné et lui arrête d'accaparer l'attention de leur père. Maintenant il lui souriait et elle faisait de même, essayant de paraître rassurante, et pas effrayée du tout, même si ce n'était pas le cas. À quoi pouvaient-ils servir à leur ravisseurs ? Ils n'étaient que des gosses. Et la jeune femme attachée avec des chaînes ne semblait pas bien dangereuse non plus. Mais dans ce cas, pourquoi était-elle mieux attachée qu'eux ? Pourquoi des chaînes ? Mackenzie avait l'impression que la réponse se trouvait sous le bout de son nez. « Dis, Kenzie ? T'as un pouvoir, toi ? Enfin, je veux dire, je ne vois pas c qu'on ferait là sinon. On a rien fait de mal. » Elle relevait le regard vers son demi-frère, bouche-bée. Mais bien sûr ! Elle était idiote de ne pas y avoir pensé plus tôt. Les pouvoirs. Certains jeunes s'en était récemment découvert, dont elle, Lorraine, et d'autres. Ils s'étaient sûrement fait capturer par la bande d'Azazël. Ces jeunes qui avaient soif de pouvoir, et que la fillette et sa cousine tentaient de fuir comme la peste depuis qu'elles avaient découvert leurs dons. Mais si elle était ici. Où était Lorraine ? Avait-elle réussi à s'échapper ? Ou avait-elle été emmenée ailleurs ? Kenzie lutta pour ne pas paniquer, elle essayer de calmer les battements de son coeur en prenant plusieurs longues inspirations. Puis elle répondit enfin à son frère. « Oui.. J'ai un pouvoir. » répondit-elle en baissant la tête. La première, et dernière fois qu'elle s'en était servie, c'était sur sa cousine, sans faire exprès. Elles s'étaient disputées parce que la plus âgée était rentrer en retard. Mackenzie l'avait vu tomber à genoux en se tenant la tête, comme si elle était soudainement atteinte d'une migraine atroce. « Si on a été amenés ici à cause de ça, ça veut dire que tu en as un aussi, non ? » demanda t-elle en regardant Aodhan. L'autre jeune fille émergea à son tour de son inconscience et essaya, comme les deux plus jeunes avant elle, de se dégager de ses liens. En vain, bien évidemment. S'ils n'avaient pas réussi à se dégager de malheureuses cordes, alors elle n'arriverait probablement à rien avec les chaînes. Lorsque Kenzie lui demanda comment elle s'appelait, la jeune femme ne répondit pas. Bizarre. Avait-elle peur d'eux ? Cependant elle semblait bouger les lèvres, mais avec la pénombre personne ne voyait bien distinctement à plus de quelques centimètres. Aodhan s'occupait de nous présenter à al jolie inconnue, pendant que moi je continuais de la regarder. Quelque chose clochait chez cette fille. Pourquoi ne répondait-elle pas ? « Donc ? Tu t'appelles ? Soit pas timide, on peut difficilement te manger, là. Ah, t'aurais pas un pouvoir par hasard ? C'est peut-être pour ça qu'ils nous ont enlevé : pour savoir si on sait faire des trucs. » Aodhan parlait trop, ce qui ne lui ressemblait pas. D'habitude il était réservé et timide, beaucoup trop au goût de Mackenzie. Mais là, il faisait trop de bruit, ce qui provoquait de nouveau une terrible migraine à la jolie petite blonde. Elle avait dû être frappée à la tête vraiment fort. En ce moment précis, elle aurait aimé que son frère soit muet... C'était comme un déclic. Elle regardait la jeune-fille retenue par des chaînes avant de parler à son frère. « Elle ne peut pas nous répondre.. Je ne suis pas sûre.. Mais je crois qu'elle est muette. » C'est pour ça qu'elle bougeait les lèvres sans qu'aucun son n'en sorte. Il n'y avait pas d'autre explication.

« Donc ? Tu t'appelles ? Soit pas timide, on peut difficilement te manger, là. Ah, t'aurais pas un pouvoir par hasard ? C'est peut-être pour ça qu'ils nous ont enlevé : pour savoir si on sait faire des trucs. »

Elle ne fit même pas attention au fait qu'ils n'avaient pas compris son mutisme, la seule chose hantant son esprit étant la dernière phrase du dénommé Aodh. Un pouvoir. D'un coup, tout s'explique et elle comprend aisément sa présence ici, ainsi que du pourquoi des chaînes. Tout a été mis en oeuvre pour qu'elle ne puisse pas s'enfuir. Ils sont au courant de sa force, du lieu dans lequel elle vit et peut-être même connaissent-ils ses habitudes. Ils ont probablement tout étudié afin de pouvoir l'enlever, elle ainsi que les deux autres, et cette constatation lui fait bien froid dans le dos. Ces « kidnappeurs » n'ont certainement aucune bonne intention en tête.

Mais qu'est-ce que cela pourrait bien leur apporter, au juste ? Personne n'étant âgé de plus de dix-huit ans, à quoi servirait le fait de détenir des personnes possédant un pouvoir ? Les disséquer ? Ils n'en seraient même pas capable. Tenter de les leur voler ? Comment le pourraient-ils. Ou bien peut-être n'est-ce que pour les mettre hors de danger. Certains seraient peut-être simplement terrorisés de ceux possédant un don. Alors, tout pourrait s'expliquer, mais elle espère avoir tort. Parce que si elle venait à avoir visé juste, elle ne donne pas cher de sa peau. Probablement décideraient-ils de les anéantir ou pire, de les laisser là, à dépérir.

« Elle ne peut pas nous répondre.. Je ne suis pas sûre.. Mais je crois qu'elle est muette. »

Son attention se tourne directement vers la petite blonde. Elle a enfin compris. La tête d'Ewelina se lève alors de haut en bas, intimant à la dite Mackenzie qu'elle a raison, qu'elle a visé juste. Elle est soulagée, il aurait été bien compliqué de se faire comprendre et de ne pas passer pour une fille hautaine si personne n'avait su mettre le point sur le pourquoi de ses non-réponses. Mais maintenant que c'est chose faite, elle ne sait pas plus comment s'exprimer et répondre aux questions posées. Elle ne peut même pas leur montrer quel est son pouvoir, ainsi attachée, ni même leur donner une éventuelle idée d'échappatoire. Chose qui, même si elle avait pu parler, aurait été inexistante. Elle ne sait pas du tout de quelles façons il serait possible de se libérer, mais il faut trouver une solution. Rapidement.

Quoique, peut-être n'auraient-ils pas besoin de s'enfuir ? Si tout ceci n'était qu'un malentendu, s'ils étaient considérés comme dangereux alors qu'ils ne le sont pas, ils n'auraient qu'à le dire ? Leur expliquer qu'ils ne veulent aucun mal, à personne, et que leurs pouvoirs ne sont pas présents afin de détruire cette ville ? Ce serait peut-être une bonne idée. Mais elle ne peut même pas évoquer cette idée. Elle n'a jamais été confrontée à une situation comme celle-ci, où s'exprimer est impossible. Il lui faut se libérer, impérativement.

Ses yeux se ferment et elle tente de se concentrer, de canaliser son énergie et ressentir son pouvoir. Puis, d'un coup sec, elle frappe ses poignets entre eux. Malheureusement, rien. Absolument rien ne se passe et ses chaînes ne se brisent pas. La seule chose à laquelle elle vient d'avoir droit, c'est une grimace de douleur défigurant son visage et des poignets affreusement endoloris.

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