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« Chanel, je bouge un peu. J'en ai marre de rester les bras croisés ici. J'vais finir par crever si tu n'me laisses pas sortir un peu ! » Je m'approche de ma jumelle et lui fais un sourire innocent. Cette dernière me regarde et soupire d'exaspération. Je lui tire les joues avant de déposer mes lèvres sur son front comme j'en ai l'habitude depuis qu'on est petit. Qu'elle me dise non ou oui, pour moi, ce sera pareil ; je sortirai de cette baraque. Je ne peux pas rester en place, cela a toujours été ainsi. J'attrape mes chaussures et les enfile en vitesse avant de passer une main dans mes cheveux pour les remettre en place. J'espère que pour une fois, je ne me transformerai pas en pleine ballade. La dernière fois c'était assez gênant de rentrer en marchant avec quatre pattes pendant une heure. Je ne suis pas encore habitué à cette seconde apparence, même si je la trouve particulièrement mignonne. J'ouvre ainsi la porte de la maison et sors de cette dernière, humant l'air frais qui s'insinue dans mes poumons, les piquant et me faisant me sentir vivant. Finalement, les jours ne sont pas si mauvais que ça. Oui, même si j'ai peur, en cet instant précis, je ne le montre pas. Il faut bien que je garde un peu de mon sang froid. Je ne dois pas non plus me montrer peureux à chaque instant de ma vie. Je commence alors à marcher, tranquillement. Les mains dans les poches de mon blouson, je fixe le sol. Il est gris. Tout ici est gris. Même le ciel. Il y a quelques nuages qui assombrissent ma vue, mais sinon, rien de très alarmant. Je ne pense pas qu'il va pleuvoir avant ce soir. Enfin, j'espère, en tout cas.

« Soren ! » Je me retourne, les sourcils froncés avant d'apercevoir une petite brune au loin qui me fait de grands signes. Je la rejoins très vite avant de lui faire un bisou sur chacune de ses joues rougies par la fraîcheur de l'air. On discute pendant quelques minutes avant qu'elle ne me dise qu'elle doit rentrer chez elle pour s'occuper de son petit frère. J'acquiesce et lui souris avant de partir de mon côté, en direction de la forêt. Je sais très bien que je peux m'y perdre, mais je sais aussi que si je me transforme, je pourrais facilement monter sur un arbre pour retrouver la ville. L'une des choses les plus magiques avec mon pouvoir. Je recommence donc à marcher de façon normal, puis lente, appréciant le fait de n'entendre aucune voiture, aucun cri. Au bout d'un certain temps, je place la capuche de mon sweat sur ma tête et tire sur cette dernière pour recouvrir la moitié de mon visage. J'ai trop peur d'être reconnu. Ici, les gens sont dingues depuis que les parents ont disparu et ce n'est pas avec mes muscles de fillettes que je vais me défendre, j'en ai bien conscience. J'entre finalement dans la forêt et souris faiblement. Je crois que ça fait bien quelques mois que je n'ai plus remis les pieds ici. Généralement, je passe ma vie à la plage ou chez moi, alors effectivement, la forêt n'est pas le meilleur endroit pour s'endormir ou pour jouer aux jeux vidéos. Il y a des moustiques et ... des animaux pas supers sympathiques. Mais j'ai envie d'y aller. Et comme je suis capricieux, je m'écoute. C'est aussi simple que cela.

J'erre dans la forêt pendant au moins vingt minutes avant d’apercevoir quelqu'un, un peu plus loin. Manquant de faire une crise cardiaque en pensant voir Slender, je me remets de mes émotions en remarquant que ce n'est que Kieran. Ouai « que ». Ça aurait pu être pire. Du genre, Lorraine ou Azazël, quoi. Ces deux-là me mènent la vie dure et évidemment ; Chanel n'en saura jamais rien. Je dois me débrouiller tout seul. Faut que je grandisse un peu, même si je ne le veux pas. Je soupire longuement avant de m'approcher et de comprendre qu'il s’entraîne au combat. Il frappe dans le vent avec une vitesse incroyable. Il esquive des coups invisibles et je me surprends à le trouver magnifique, ainsi. Je secoue ma tête de gauche à droite et me gifle mentalement. Soren, ressaisie-toi. T'es malade ou quoi ? Je m'approche un peu plus avant de m'arrêter, cacher derrière un arbre. Je laisse seulement ma tête dépasser de ma cachette avant d’interpeller le jeune homme. « Kieran ! » Je sais très bien comment il va réagir. Il va sûrement m'envoyer bouler et rien qu'à cette idée, je sens mon ventre se torde. Pourquoi faut-il que les gens soient aussi méchants, hein ? Expliquez-moi, parce que là, je sèche. Je sors de ma cachette, mes doigts jouant nerveusement avec le bas de mon sweat. Je m'approche alors lentement du jeune homme, tête baissée. Je me mords finalement la lèvre inférieure, puis relève mon regard vers lui, intimidé. « Dis … tu pourrais m'apprendre à faire … c'que tu fais ? » Je n'y vais pas par quatre chemins. Et même si je suis presque sûr qu'il va m'envoyer bouler, je veux tenter le coup. Je lui lance un regard et prends une moue innocente. J'espère qu'il va accepter, il a l'air plutôt doué, dans le domaine « je frappe et j'esquive ».

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Je demande ; « Dis ... tu pourrais m'apprendre à faire ... c'que tu fais ? » Car même si je suis sûr qu'il va m'envoyer bouler, je veux tenter le coup. C'est vrai qu'on n'a jamais été très proche, qu'on s'est toujours envoyé des insultes et qu'ils nous arrivent de nous battre, parfois, mais je suis d'une naïveté décourageante et je me force à croire que les gens ne sont pas si mauvais qu'ils le prétendent. Il est vrai que l'on a tous un côté sombre, mais je m'entête également à penser que tout le monde n'est pas mauvais. Qu'avec force et courage, on peut oublier cet idiot de « pouvoir » et de « puissance ». Seulement, je crois que je suis l'un des seuls à penser de cette façon ... vu comment réagissent les autres face à la « catastrophe ». C'est pourquoi, je dois penser à m'améliorer dans le combat. Ce n'est pas avec mon pouvoir que je vais me protéger, non, non. J'ai même l'impression qu'avec celui-ci, je me rends encore plus vulnérable que je ne le suis déjà. C'est pourquoi, Kieran pourrait être le meilleur professeur que je puisse avoir pour le combat. Il le pratique souvent d'après ce que j'ai compris et non, je ne l'espionne pas, ce n'est pas vrai ! Après quelques secondes de silence, j'entends finalement sa réponse. Pourquoi ne me choque-t-elle pas ? Mon nez se fronce de lui-même tandis que je gonfle mes joues pour lui montrer que je suis exaspéré par sa réaction. Putain. Pour une fois dans sa vie, ne peut-il pas se montrer un tout petit peu aimable ou gentil ? Voir même souriant ? Non, non. Il faut que Monsieur tire une tronche de déterrer et qu'il m'envoie piètre comme un vulgaire insecte. Suis-je si insignifiant que ça pour qu'on me gicle de cette façon ? Si ça continue, je vais finir par devenir quelqu'un d'extrêmement froid et de sadique et ça ... Je ne le veux pas. Je veux continuer d'être comme je suis. Innocent. Un peu stupide sur les bords. J'ai toujours été comme ça et j'espère que jamais ô grand jamais je ne changerai.

Je soupire longuement et m'approche un peu de Kieran, prenant une mine de chien battu. Je lève ensuite mon visage vers lui pour le fixer d'un sûr de moi. « Pourquoi ... hein ? » Je lui lance un petit sourire innocent avant de croiser les bras sur mon torse. Qu'est-ce que j'en sais moi ? Comment est-ce que je pourrais lui donner une bonne raison de m'apprendre à me battre comme il le fait ? J'en saaais rieeen. Bordel de merde. J'ai juste envie de prendre de l'acide, de le balancer sur toutes les sales têtes que je vois. Prendre un rire sadique. Rouler leur corps sans vie dans de la farine, les coupés en tranches, en faire de la bouillies, les cuir pour finalement les donner à bouffer aux corbeaux. Hmpf. On dirait un psychopathe. Mais il me soûle, lui là. J'ai envie de lui mettre mon poing droit dans sa face toute mignonne. Ouai, dans sa tronche toute chou alors qu'en fait, il a caractère de chien. C'est assez paradoxal, d'ailleurs. C'est comme si moi, avec mon corps frêle, ma bouille d'ange, mes mimiques enfantines et ma voix à moitié grave, je devenais subitement un mec aussi sadique qu'Azazël. Ce n'est pas possible, voyez-vous. Alors, je me demande bien ce qui a bien pu rendre Kieran comme ça. Malheureusement, je crois qu'il est ainsi depuis sa naissance.

Je me mords la lèvre inférieure, puis plonge mon regard dans le sien avant de jouer avec le bas de mon sweat. Je ne sais pas quoi lui dire. Vraiment. Et je dois avoir l'air d'un idiot. Encore une fois. Ce n'est pas grave ; j'ai l'habitude. Finalement, je hausse des épaules et lui fais une sourire innocent. « Parce que j'en ai besoin et que comme ça, toi aussi, tu pourras t'entraîner grâce à moi. » Bim. Bam. Boom. J'espère sincèrement que ça va marcher. Et s'il me dit non, je crois bien que je vais me mettre à pleurer. Peut-être que ça marchera ? On ne sait jamais. Je n'ai pas de fierté ? Si. Si. Je vous rassure. C'est juste que … je suis prêt à tout pour avoir ce que je veux, si ça peut m'être utile. Mais au pire, je peux toujours le frapper. Le soudoyer en faisant les yeux du chat potté sous mon apparence de chaton ? Sauf que ça serait lui montrer mon pouvoir, hors … seuls Chanel et quelques rares personnes sont au courant pour mon don. « Au pire. C'est donnant-donnant. Si tu acceptes de faire ça pour moi. J'accepterai de faire un truc pour toi. » Oui. Voilà. Même si j'ai peur de ce qu'il pourrait me demander, je n'hésite pas. Après tout, il m'a demandé de lui donner une bonne raison. C'en est une, non ?

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Je me retiens de sourire lorsqu'il me demande si je suis sûr de vouloir m'entraîner contre lui. Bien sûr que oui. Pourquoi est-ce que je lui aurai demandé cela, sinon, hein ? Il est un peu stupide ou il le fait exprès ? Il sait se battre. Il perd rarement ses combats. Pour moi, c'est évident. C'est lui ou personne d'autre. Il faut que je m'entraîne. Même si je déteste frapper, même si je déteste la violence, même si la haine me déroute bien plus que je ne le voudrais, je dois le faire. C'est ainsi. J'ai bien trop peur d'être attaqué par-derrière pour laisser passer une chance comme celle-ci de dérouiller mes anciens acquis. Oui. Avant, je pouvais tout à fait me battre. Mais cela fait bien deux ans que je n'ai pas frappé quelqu'un. Que ce soit de mon plein gré ou non. Plutôt me faire frapper que de frapper une personne vivante. C'est comme avec les insectes. Ils ont beau me répugner, je n'en tuerai jamais aucun. Une vie est une vie. C'est comme ça. Je continue donc de lui faire les yeux doux, inconsciemment. C'est devenu une habitude. Profiter de mes traits efféminés et de ma bouille d'ange pour avoir ce que je veux. Il faut bien que mon air innocent serve à quelque chose, non ?

Je sursaute lorsqu'il reparle et souris faiblement à sa remarque avant d'ouvrir grand les yeux. Un pouvoir ? Comment ça ? Il en a un ? Lequel ? Il est dangereux ? Je reste pantois, fixant un point invisible dans l'air. Est-ce qu'il est au courant pour mon pouvoir ? C'est impossible. Je suis pourtant resté très vigilant concernant ce dernier. Peu de gens sont au courant et ce ne sont que des personnes de confiance. Alors comment est-ce qu'il pourrait le savoir ? Et que veut-il dire par « certaines ». Il en connaît ? Il a vu des gens utilisé leur pouvoir ? C'est vrai ? Les bras ballants le long de mon corps, je ne réagis plus à rien. Continuant de penser. Cela m'arrive rarement. Je veux dire … d'être déconnecté du monde, mais là … je suis tellement pris dans ma réflexion que j'en oublie même où je suis. Bizarre ? Va demander à un médecin ou à un psychologue pour qu'on sache pourquoi j'agis ainsi, tiens. Sauf qu'il n'y en a plus, comme tous les adultes ont disparu. Alors tu seras bien dans la merde pour trouver une réponse à ta question.

Les lèvres légèrement entrouvertes, je sursaute lorsque je reprends conscience de l'endroit où je me trouve. Mais qu'il arrête de frapper vers moi, je n'ai pas encore approuvé le fait que je voulais vraiment m'entraîner avec lui. Je recule de plusieurs pas d'un coup, les yeux écarquillés. Il ne doit pas savoir. C'est un ennemi. On n'a jamais été en bon terme. Pourquoi voudrait-il que je lui dise mon pouvoir. Je déglutis bruyamment avant de froncer mes sourcils. Je m'approche alors lentement de lui, prenant un air indigné. « Pourquoi je te le dirai, hein ? T'as jamais été très sympa, alors je n'vois pas pourquoi je devrais t'en parler. » Je lui lance un regard froid avant d'hausser des épaules. Je regarde autour de nous et tente de voir une quelconque échappatoire, au cas où. Cependant, je ne reste pas perdu très longtemps, car mon attention se retourne vers Kieran. Je me mords la lèvre inférieure et secoue ma tête de gauche à droite. Peut-être que je suis trop sur la défense ? Je gonfle mes joues avant de me gratter l'arrière de la tête d'un air gêné. « Désolé … tu m'as juste pris au dépourvu à me poser cette question d'un coup … je n'aurais pas dû réagir comme ça ... » J'affiche à nouveau une moue innocente avant de l’interroger du regard, m'approchant un peu plus de lui, plongeant mon regard dans le sien. Décidément, quand il s'agit de ce gars, j'agis vraiment trop bizarrement. « Jure-moi que je peux avoir confiance en toi et je te dirai ce qu'il en est de mon pouvoir ... » Et je ne lui demanderai même pas le sien en retour s'il ne veut pas me le dire. C'que je suis gentil. Et naïf. Ouai, mais ça, tout le monde le sait.

Je soupire longuement avant de faire craquer mes doigts et mon cou. Je lui souris doucereusement avant d'hausser des sourcils. Je me mets en position de défense et lui tire la langue. Quoi qu'on me dise, quoi qu'on fasse, je resterai toujours le même. Et si ça dérange quelqu'un, je m'en contre fiche. J'inspire longuement, puis incline la tête vers la droite, affichant un visage concentré. « Sinon, oui. Je suis sûr de vouloir m'entraîner contre toi. Mais je te le dis tout de suite. Je suis rouillé. Je n'utilise jamais la force. Je me laisse frapper, en temps normal. La violence … c'est mal. » Je ris faiblement, me rendant compte des conneries que je sors. Je fronce légèrement mes sourcils, puis lance un regard impatient à Kieran. « Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Je risque de changer d'avis et de partir en courant comme une fillette si on ne commence pas tout de suite. » Évidemment, c'est un mensonge. Tout le monde sait que lorsque je décide de faire quelque chose, je le fais jusqu'au bout.

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Il est vrai que j'agis bizarrement ; ce n'est pas dans mon habitude de remballer quelqu'un, ni même de parler froidement, mais disons qu'en ce moment ... je ne suis plus moi-même. Disons également que quand il s'agit de Kieran, un coup je peux me montrer gentil, un coup je peux me montrer horriblement casseur. Je crois que c'est dû à notre relation. Il est quelqu'un que je peux apprécier pendant quelques minutes, mais que je peux détester juste après. Tout ça pour quoi ? Parce que Monsieur se montre très souvent lunatique. Un coup il sourit, un coup il me remballe comme une vulgaire chaussette. C'est exaspérant. Frustrant. Et ça me donne envie de le secouer, de le frapper tout en lui hurlant d'arrêter de jouer au plus chiant. Parce que moi aussi, je peux être chiant. Je peux le suivre toute la journée en parlant de n'importe quoi. Je peux venir le réveiller tous les matins en gueulant sous sa fenêtre. Je peux lui tirer les cheveux, lui cracher dessus, parler aussi vite que possible et ce, pendant des secondes interminables. Bref. Je peux être pire qu'un gosse. Et ça, je crois bien que Chanel en est consciente. Je me montre souvent enfantin avec elle. Mais c'est normal. On est tout un peu fourbe et stupide, en famille. Surtout dans la mienne. Enfin, c'est l'idée que je me fais, dans ma tête. Pourtant, maintenant que les adultes ont disparu, je ne sais plus vraiment qui être. Qui embêter. Qui faire sourire. C'est un peu comme si ... on m'avait enlevé une partie de moi, une partie de mon âme. C'est chiant. J'adorais faire rire ma mère dès le matin ; entendre son rire cristallin parvenir à mes oreilles était pour moi, l'un des plus doux réveil dont je pouvais rêver.

La voix de Kieran me ramène à la réalité et mes sourcils se froncent légèrement, dû à l'exaspération qui se fait de plus en plus sentir en moi. Qu'il est contradictoire. S'il était bien mieux avant que je n'arrive, dans ce cas-là, pourquoi ne me dit-il tout simplement pas de déguerpir ? Il est stupide à ce point ? Ou alors, essaie-t-il de se montrer poli juste pour que je ne sois pas chiant ? Raaah ! Je n'en sais rien, et cela m'énerve énormément. Je soupire longuement et passe une main dans mes cheveux pour replacer une mèche qui pendait devant mes yeux. « Roh ça va. Comme si j'allais partir en courant. Tu peux te montrer gentil, quand tu veux et j'en ai la preuve sous le nez. Là. Maintenant. A cet instant. Tout de suite. Donc, tu me fais comme du chantage ? Si je ne te dis pas mon pouvoir, je ne saurai pas si tu en as un et lequel il est ? Et si je te dis le mien, tu me diras le tien ?  » Je fais la moue, tout en soutenant son regard. Bien que cette attitude de sa part me déstabilise entièrement. Chanceux ? Est-ce que je pourrai prendre ce détail comme étant une chance ? Je ne sais pas. Enfin, si, mais je ne suis pas très sûr de mes pensées. En ce moment, c'est le fouillis. Je me gratte l'arrière de la tête d'un air gêné, tout en le fixant. « De toute façon, tu ne serais pas très étonné par mon pouvoir, je crois. Après tout, ils reportent généralement une partie de nous-même, non ?  » Je viens de lui dire ça sans réfléchir, mais je pense réellement ainsi. Sinon, j'aurais sûrement eu un don bien plus … imposant. Quoi que me transformer en chaton me permet de faire bien des choses que personne ne peut faire ; espionner, sauter de toit en toit, grimper aux arbres, courir vite, voir dans le noir. Oui, mon pouvoir possède tout de même pas mal de bons côtés.

Je m'appuie un peu plus sur mon pied droit, prêt à bondir. Je fixe toujours autant Kieran. Pourquoi est-ce qu'il ne m'attaque pas ? N'a-t-il pas compris que je venais de lui donner le signal ? Je me mords la lèvre inférieure et plisse des yeux. Il est à l'ouest ? Il pense à quoi ? J'en sais rien. J'aurais bien aimé être télépathe, tiens. Lire dans les pensées. Ça doit être cool. « Alors ? T'attends quoi ? Que je t'attaque en premier? » Je lui lance un faible sourire moqueur avant d'attendre de voir sa réaction.