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Une longue inspiration. Il faudrait que je lui dise un jour... Soren, que je t'avoue ce que je suis réellement. Te sentirais-tu moins seul si tu savais que je possédais un pouvoir moi aussi ? J'aime le sentiment unique que tu as de pouvoir avoir un don comme le tien : innocent, fourbe, c'est tout toi. Câlin et défensif. Une quête d'indépendance sommeille en toi, tu ne te transformes pas en chat pour rien. Et je suis persuadée que cela te renforce, te donne une nouvelle vision du monde extérieur. Ce don t'enrichit. Je suis tellement contente pour toi ! Tellement que je ne voudrais pas te faire de la peine avec le mien... Au contact d'une plante évanescente, j'octroie quelques brides de ma vie pour faire fleurir ses fleurs. Elle nous donnera de beaux melons. J'aurais tellement dû m'intéresser plus au jardinage quand nous étions plus jeunes... C'est vrai, si ça se trouve je plante des fruits et des légumes qui n'ont rien à faire à cette période de l'année ! Qu'est-ce qui pousse en novembre ? J'en sais rien... Mais par chance, personne n'en sait trop rien ou tout du moins n'a remarqué le truc. Ils allaient mûrir, il ne restait pas longtemps. Cela me rendait faible, puisait mon énergie. Je me demandais si ça ne laissait pas des séquelles irrémédiables sur moi : si ça m'enlevait quelques jours à vivre ou détériorait gravement mes organes. Mais techniquement, je pourrais trouver un animal random et me régénérer grâce à ça. C'était cruel, je n'étais pas encore arrivée à ce point. Faire du mal aux animaux... surtout depuis que Soren se transformait en chat ! Je n'y pensais même pas.

- MUGUET !!! Entendis-je après un bruit sourd.

Après un instant de totale confusion, je percutai et me mis à courir vers le living-room. Le potager de maman était de l'autre côté du terrain mais il n'était pas non plus des plus grands alors j'avais parfaitement entendu le signal. Courant comme une folle, je déboulai dans le salon dans un cri sauvage et me jetai contre les mecs qui s'en prenaient à mon frère. Je ne savais pas qui ils étaient, je n'avais pas reconnu leurs visages, je tentai de les maîtriser mais ils m'assommèrent bien avant que je n'ai pu en mettre un seul à terre. Je ne faisais pas le poids. Et dans un tourbillon d'étoiles étincelantes, je ne pus empêcher mes paupières de se fermer et mon esprit de couper toute connexion avec l'extérieur.

- Soren...

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- Cha... CHANEL !

Un sursaut. Je me cogne la tête contre... lève mes... quoi ? Mon rythme cardiaque s'accélère. Des gémissements indiquent que je me débats pour me défaire de l'étreinte. Mais très vite, je réalisai que j'étais ligotée à un poteau. Mon attention se reporta sur la direction de la voix qui m'avait réveillée.

- Soren !

Puis mes yeux plissés finirent par s’accommoder à la basse luminosité.

- SOREN !!! Criai-je.

Cela pouvait bien susciter quelques réactions mais je recommençai à me débattre de plus belle, avec plus de force, tentant de me redresser, de me lever, de tirer, tirer, tirer. Rien n'y faisait. Mais je n'arrêtai pas pour autant, essayant toutes les positions pour défaire ces liens qui me séparaient de mon frère. Je rageais, gémissant et jurant. Pourquoi nous voulait-on du mal à Soren et moi ? On n'avait rien fait de mal ! Je finis par regarder un peu de moi sans me calmer pour autant. Mon esprit vif scrutait chaque détail qu'il pouvait apercevoir : deux filles étaient aussi présentes, attachées à des piliers. Mon frère était au centre, dans cette cage mon Dieu ! Nous étions dans un genre de cave ou de débarras, un sous-sol en tout cas car derrière moi, je perçus le début d'un escalier.

- SORTEZ-NOUS D'ICI !!! Hurlai-je avec l'intention d'être entendue là-haut.

Certes, ma voix fluette n'était pas très porteuse, mais on est toujours plus sensibles aux sons aiguës que graves, non ? Rho puis merde, j'ai toujours été nulle en physique et ça ne changerait rien au fait qu'on se retrouvait à quatre clampins attachés par on ne sait qui pour on ne sait quoi. Les plus dangereux en villes étaient des gens appâtés par le pouvoir et la domination. Je ne connaissais pas personnellement les deux filles qui se trouvaient avec nous, néanmoins, je savais que le pouvoir de Soren pouvait être utile à des gens comme eux. Pour ce qui est de moi... probablement que je n'aurais pas du être aussi impulsive, ils ne m'auraient pas attrapées et j'aurais pu venir te sauver, Soren...

- Smahni Soren... échappai-je en réprimant un sanglot désespéré.

J'avais toujours été là pour l'aider, nous nous étions toujours débrouillés tous les deux pour nous dépêtrer de guêpiers inimaginable mais là... j'étais tout simplement impuissante. Incapable de faire quoi que ce soit pour protéger mon frère de ces types qui lui veulent du mal. Une peur encore jamais ressentie s'emparait de moi. J'étais inquiète, j'ignorais ce qui allait se passer. Je n'ai que rarement été incapable de faire quoi que ce soit pour nous sortir des ennuis... Désolée... Pardon... Je ne peux rien faire... Nous sommes piégés... Retenus par des personnes dont on ignore les intentions... Serait-ce la fin ?

Putain. Aaaah, putain. C'était une douleur aiguë, violente. Billie Joe gémit. Elle voulut ouvrir les yeux mais ses paupières étaient trop lourdes. Elle bougea la tête légèrement d'un côté. Grave erreur qui ne fit qu'amplifier la douleur. « Cha … CHANEL ! » Okay, ça aussi venait d'amplifier sa douleur. Même si le cri lui avait semblé très lointain, elle avait l'impression qu'un chuchotement lui ferait mal au crâne. Qui était-ce d'ailleurs ? Elle essaya de bouger le reste de son corps. Apparemment elle semblait en seul morceau. Les yeux toujours fermés elle bougea une jambe, puis l'autre. Mais bouger ses mains se révéla en revanche être une opération impossible. Putain. « SOREN !!!! » Putain ! Putain, putain, putain ! La fermer c'était possible ? Le mal de tête augmenta de nouveau à cause de ces cris qui ne semblaient plus si lointains à présent. Mais c'était quoi ce bordel ? Elle avait eu un accident ? Etait-elle tombé, s'était-elle faite renversée par une voiture ? Dans ce cas ne devrait-elle pas être allongée et non assise, appuyée contre... Contre quoi ? Un pilier ? Putain.  Elle essaya de bouger ses mains de nouveaux et c'est là qu'elle réalisa qu'elles étaient derrières son dos. Attendez, attendez. Etait-elle... Attachée ? Oh putain. « SORTEZ-NOUS D'ICI !!! » Billie Joe ouvrit les yeux soudainement. Du noir. Mais où était-elle ? Mon Dieu, qu'est ce qu'elle avait mal à la tête. Pourquoi ? Qu'était-il arrivé ? Tout était flou et le mal de tête de Billie Joe augmenta d'un cran lorsqu'elle s'efforça de rassembler les souvenirs. Tant pis pour la mémoire. Avait-elle bu jusqu’à en oublier les événements ? Mais généralement une perte de mémoire suite à un excès d'alcool ne s'accompagnait pas de mains attachées. Elle n'était pas du genre à paniquer pourtant elle commença à tirer brutalement sur les liens qui retenaient ses mains en arrière. Putain. Elle tira encore et encore, se tortilla puis s'arrêta, déjà à bout de force, le sang battant à ses tempes. Elle cligna des yeux plusieurs fois et commença à prêter attention aux personnes autour d'elle. En effet elle n'était pas seule, ce qui expliquait les cris forts désagréables pour sa tête qu'elle avait entendu un peu plus tôt. Elle distingua trois autres formes, deux attachées à des piliers tout comme elle et une autre dans... Une cage...? Putain. Mais dans quoi s'était-elle fourrée ? Elle se pencha et finit par distinguer dans la cage... Soren Hopkins. Le si attachant garçon qui adorait lui faire la conversation. Mmh, cela expliquait le "Soren" déchirant lancé par la fille à sa gauche. Qu'elle connaissait vaguement de vue -après tout les Hopkins étaient ses voisins- d'ailleurs pour être la soeur jumelle de Soren, ce qui expliquait la détresse dans laquelle elle semblait plongée face à son frère emprisonné. Enfin, Billie Joe regarda la fille en face d'elle et fronça les sourcils. Putain. Pas elle. Pourquoi ce fallait-il que se soit elle... Elle détourna le regard, heureusement la brune ne semblait toujours pas réveillée. Pourvu que ça dure. Bon. Les souvenirs de Billie étaient toujours flous, elle se souvenait à présent être allée chez Lorraine pour le "repas", s'être éternisée à discuter et avoir constaté qu'elles étaient en retard pour aller à la réunion de leur clan. Et après... Le vide. Une seconde elle discutait avec Lorraine et la seconde d'après, rien. Elle secoua doucement la tête. Mais qu'est ce qui se passait ? La jeune femme tourna la tête vers Soren. « Est ce que ça va ? » Lui demanda-t-elle d'un ton calme. Le jeune homme était une des rares personnes que Billie affectionnait même si elle le trouvait parfois un peu lourd. Elle se tourna ensuite vers la dénommée Chanel et parla de nouveaux, d'une voix nettement plus énervée, voir agressive. Oui, il n'était pas dans ses habitudes de prendre des pincettes. « Bon est ce que c'est une blague ? Est ce que quelqu'un a la moindre idée de ce qui se passe ? » Cette entière situation était un grand n'importe quoi. Billie était sans contrôle sur son destin, incapable de faire quelque chose et elle n'aimait pas ça. De plus elle avait peur, oui elle sentait la terreur la gagner peu à peu et cela ne la rendait que plus irritable car elle détestait ne pas contrôler ses émotions, ne pas avoir l'air neutre et calme. Et pour ne rien arranger, Eryn Sullivan commença à remuer. Il manquait plus que ça.

Ce qui se passait autour de moi n'avait aucune importance. J'étais faible, épuisée puis encore moins aidée avec ce mal de crâne ; vestige d'un moyen drastique utilisé pour m’assommer. Mes yeux se fermèrent un instant. Je revoyais l'image de Soren écroulé au sol... puis black out total. Cette vision était horrible, je forçai mes yeux à se battre contre mes paupières et rester ouverts. Si seulement il savait à quel point j'étais effrayée... Mais il restait fort. Pour une raison évidente : il comprenait. Pas ce qui se passait mais qu'on avait besoin d'être fort l'un pour l'autre à cet instant. Les lieux insalubres avaient un effet oppressant très fort. Mêlé à l'ignorance et au mystère, la peur et la douleur, l'impression suintait des murs, se renforçait par cette absence de réponses. Je pense ne jamais avoir eu aussi peur de toute ma vie... Je me surprenais, agnostique que je suis, à prier pour mon frère. Cela pouvait paraître salaud mais je préférerais que l'on meurt ensemble plutôt que l'un de nous survive si jamais ça devait arriver. Si je restais, je ne pourrais pas me pardonner mon incapacité à le sauver. S'il restait, il serait sûrement rongé par un mal similaire. Voire même de la culpabilité. Nous étions tous les deux coupables de n'être que deux gosses en proie aux conquérants du dimanche...

Vacillante bien qu'attachée fermement, je commençais à voir trouble. Des étoiles dans les yeux fixant Soren dans cette... cage. Sûrement l'avaient-ils mit dedans pour pas qu'il ne se métamorphose et ne s'échappe... Cela avait un rapport avec son pouvoir. C'était indéniable. L'évidence me fit réfléchir aux pouvoirs que pouvaient bien avoir les deux jeunes filles qui nous tenaient compagnie. Et me faisait me demander une chose élémentaire ces derniers temps : avaient-ils connaissance de mon pouvoir ? Et si c'était le cas, si ma présence n'était pas une malheureuse coïncidence provoquée par mon manque de timing ? Soren apprendrait alors pour mon pouvoir... Il l'apprendrait sûrement. De la bouche de nos ravisseurs ou... de la mienne ? La était toute la question. Je me maudissais de ne pas lui en avoir parlé quand j'en avais eu l'occasion... Des doutes, il en avait. Loin d'être dupe et me connaissant plus que moi-même, il avait forcément compris ce que je cachais. Après, quant à la raison pour laquelle je cachais ce don, j'ignorais s'il pouvait le comprendre. Ou tout du moins, il ne pourrait le deviner. C'est vrai, un pouvoir qui me correspondrait serait plus porté sur l'insomnie sans dommages, un foi invincible ou l'apaisement. L'ubiquité pourrait aussi bien m'aller. Mais ça... cette pseudo-sénescence où ce que je touche vieillit ou grandit, c'est complètement sorti du hasard, je ne me reconnaissais en rien là-dedans (enfin si, mais j'étais un peu idiote de ce côté, mon auteur aime être énigmatique...).

- Est-ce que ça va ? Résonna une voix à l'attention de Soren.

Le pauvre... il était compressé dans cette cage et on ne pouvait rien faire d'autre que de le regarder. Je serrai mes poings avec les dernières forces qui me restaient, retenant mes larmes. Si on me déliait les mains, j'étranglerais probablement sans vergogne les responsables de cette situation. Non pas pour les deux filles que je ne connaissais que de vue ou par mon clan, mais pour Soren. Personne ne touchait à mon frère, PERSONNE !

- Vu la situation... ça pourrait aller bien pire. Et toi... comment tu te sens ? Rétorqua-t-il, soucieux des autres.

Je laissai ma tête se poser contre le poteau auquel j'étais attachée, prenant une grande inspiration pour rester calme et ne pas flancher. Mon état était assez pitoyable comme ça. Je n'aurais jamais dû me lancer dans cet entraînement... Mais en même temps, je ne pouvais pas prédire l'avenir. Personne n'avait du comprendre ce qui allait arriver avant que ça n'arrive. Difficile de se préparer à ça malgré que l'on s'attende toujours au pire depuis la disparition des adultes...

- Bon est-ce que c'est une blague ? Est-ce que quelqu'un a la moindre idée de ce qui se passe ? Persista la petite voix.

Bien sûr, tous attachés ici, l'évidence dirigeait la réponse sur : si on savait, on serait probablement pas ici. Perspicacité éprouvée, je ne répondis à la demoiselle.

- Au fait Chanel... c'est à moi de te dire Smahni... si seulement j'étais plus indépendant... tu ne serais sûrement pas là... se lamenta Soren.

Ce n'était pas vraiment le moment de jouer à qui était le plus désolé ni à qui revenait la faute. Nous avions foiré, c'est tout. Il fallait se faire une raison. Même si secrètement je me refusais de lui laisser porter le fardeau, je ne répondis pas. Les débats n'étaient pas vraiment à la page... Je penchai légèrement la tête, les yeux secs malgré que ma gorge me piquait de sanglots impossibles à extériorisés. Que je me refusais à extérioriser. Comme je l'aimais... Nous étions proches, parfois un peu trop. Il pouvait jouer mon petit ami, l'embrasser ne me dérangeait pas, il pouvait être mon confident, ce qu'il était d'ailleurs, il serait mon seul ami que je serais comblée. Soren savait tout de moi : mes excursions nocturnes (bien qu'elles se faisaient rares depuis les récents événements), mes écarts de conduite touchant à quelques drogues auxquelles je me gardais d'être addict (nous n'avions pas des tempéraments à dépendance, sauf peut-être celle de l'un envers l'autre). L'autre fille, Eryn de ce que j'en savais, se mit à jurer contre le clan que l'on soupçonnait tous tout bas d'être à la base de tous les problèmes que l'on rencontrait, ce qui me tira de mes songes mélancoliques.

- E-Eryn, c'est ça ? Tu es au courant de quelque chose ? Demanda Soren comme pour reprendre la première jeune fille.

C'est vrai que si elle accusait directement ce clan, ça ne devait pas être pour rien. Je me gardai d'avancer cela, tout comme le fait que je pensais que ça avait un rapport avec les pouvoirs... Je ne voulais pas mettre ça sur le devant de la scène même si l'idée que je ne sois là que parce que j'ai tenté de sauver Soren était bien plus lucide que la connaissance de certaines personnes de mon pouvoir. Quelques uns savaient, oui. Des personnes que je ne portais pas forcément dans mon cœur, comme Ethel, mais qui restaient néanmoins des personnes de confiance. Après, les gens changent, peut-être que si Ethel est à la base de ma capture, ma présence serait expliquée clairement. Dans le cas contraire, tous mes efforts ne serviraient plus à rien...

- Quelqu'un finira bien par descendre... énonçai-je d'une voix calme et basse pour éviter les tortures de méninges sur les raisons de tout ce foutoir.

« Vu la situation ... ça pourrait aller bien pire. Et toi ... comment tu te sens ? » Malgré la pénombre, Billie Joe réussit à discerner le sourire que lui adressa Soren depuis sa cage. Elle lui rendit également un faible mais sincère sourire et lui répondit d'un ton assez ironique. « Je survivrai. » Au fond, elle aimait beaucoup ce jeune homme et il faut savoir que peu de gens pouvaient se vanter d'avoir le "privilège" de l'affection de BJ. Par exemple, Eryn Sullivan, ou même Elwyn Sullivan, n'avaient pas l'affection de Billie Joe. A priori ils avaient même l'inverse d'une quelconque affection. Et si quelque chose pouvait empirer une situation où on se retrouvait enfermé et séquestré pour quelques mystérieuses raisons, par quelques mystérieux inconnus et sans souvenirs clairs, c'était bien se retrouver enfermé avec Eryn, la dernière personne avec laquelle BJ avait envie d'échanger des paroles. Ainsi pendant que Soren et... euh Chanel, échangeaient quelques paroles entre eux, BJ fixait la dernière "endormie" qui commençait lentement à émerger de son coma. Aussitôt d'Eryn ouvrit les yeux, BJ détourna le regard. Elle n'avait aucune envie de se faire remarquer. La jeune femme inspira profondément. La peur qui l'avait soudainement étreinte commençait à se calmer et ce n'était pas étonnant. BJ était très bonne à contrôler ses émotions, surtout ces derniers temps. Enfin, en public du moins. Parce que intérieurement c'était plus simple que cela, elle ne ressentait plus grand chose d'autre qu'une grande lassitude. Elle reprit donc son calme et inspira de nouveau profondément. Très bien. Elle devait réfléchir. Rassembler ses souvenirs. Manifestement elle et le reste des personnes dans cette... Cave ?... avaient été enlevés. Par qui ? Probablement le clan des assoiffés de pouvoir là, dont BJ avait entendu parler par les membres de son propre clan. Mais pour quelle raison ? Elle n'avait rien d'exceptionnel. Elle n'avait pas un de ces pouvoirs bizarres, certes elle savait se défendre et bien manier les couteaux mais en quoi cela pourrait servir à quelqu'un ? Couteaux. BJ baissa les yeux sur l'étui accroché à sa ceinture. Vide. Bien sûr. Leur ennemi n'était pas bête. Il devait d'ailleurs y avoir une raison au fait que Soren soit enfermé dans une cage et non pas seulement attaché. Mais quelle raison ? Peut-être que lui même l'ignorait. « Les enfoirés, de fils de putes de Powerful ! » Billie Joe tourna la tête vers Eryn qui semblait apparemment bien réveillée et elle leva les yeux au ciel, sans se soucier du fait que cela pourrait agacer d'autant plus la brune si elle le remarquait. Un petit ricanement ironique à peine audible lui échappa également sans qu'elle puisse s'en empêcher. Il fallait dire que l'intervention d'Eryn était tellement... Utile. Ironie encore une fois, bien sûr. Billie Joe laissa aller sa tête contre le poteau en bois. Elle avait à présent complètement retrouvé son calme, son apparente indifférence et son ironie à toute épreuve. Un comportement peu apprécié en général, surtout dans une situation comme celle-ci. Non pas que la jeune femme n'était pas consciente du danger qu'ils encouraient tous, ou même de la gravité de la situation. Mais il n'était pas dans sa nature de dramatiser. D'être pessimiste, oui. Paniquée, non. « E-Eryn, c'est ça ? Tu es au courant de quelque chose ? » Billie reporta son regard sur Eryn, un peu amusée car persuadée que la brunette n'en savait pas plus qu'aucun d'entre eux. Elle songea qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de confronter Eryn, d'avoir une dispute avec elle. Et c'était maintenant, dans cette situation qui était normalement censée provoquer dans son esprit des pensées bien plus importantes, qu'elle réalisait qu'elle avait terriblement envie de se disputer avec Eryn. De lui hurler dessus. Pourtant jusqu'ici tout ce qu'elle avait ressenti vis à vis d'elle n'était que de l'indifférence. Elle avait déclaré s'en foutre d'Aiden vu que la règle des non-sentiments avait toujours été claire. Alors il était logique qu'elle se foute d'Eryn. Bon apparemment, il fallait à BJ un kidnapping et une séquestration à ses côtés pour qu'elle réalise qu'elle ne se fichait peut-être pas totalement d'Eryn. Billie Joe secoua la tête et regarda ailleurs. Elle ferait mieux de ne pas penser à tout ça. A Aiden, à Eryn. Elle avait tiré un trait sur lui, sur eux. Et de toute manière elle s'en fichait, pas vrai ? Ah oui et pour finir, ce n'était pas vraiment le bon moment. « Quelqu'un finira bien par descendre... » Dit Chanel à voix basse. Super plan. « Oh oui, sûrement. Mais bon qui sait, autant on nous a tous mis là pour nous faire crever de faim ? » Si cette phrase avait été prononcée d'un ton tremblant et terrifié, peut-être qu'elle aurait mieux sonné. Mais sur un ton calme et sarcastique comme celui qu'avait employé la jeune femme, ça risquait de moins bien passer. Vous vous demandez toujours pourquoi Billie n'est pas tellement appréciée par son entourage ?